vendredi 23 avril 2010

sans tendresse, qu'est ce qu'on stresse

il y a des jours où tout va mal. Ca vous parle?
Bien, ce jour là en prime vous êtes en mal de raconter votre histoire...

Et vous tombez sur ce collègue de travail, soit assez fade.
Mais il faut que je parle.
Il vous faut raconter tout haut ces choses basses qui vous tracassent.
Il vous faut faire le ménage en votre âme.

Il commence par dire" non , faut pas voir tout en noir", le collègue qui s'appelle José Luis.
Il y bien un truc positif que tu oublies, Tu en rajoutes toujours. Ce qui attise encore plus votre furie, déjà en friche

Non bien sur rien de grave...

Vous avez envie de lui mimer une tragédie grecque à ce philosophe de gare en face
qui méprise un peu votre disgrâce.
Vous n'osez pas lui raconter
La cerne et le teint que vous trouvez blème, la méche rebelle impossible à mettre au net, au réveil...
En général une journée qui part mal démarre par ce genre d'éventail.
Ca vous parle?
Mais ne nous laissons pas envahir par ces pacotilles.
Allons, un peu de dynamisme.

Donc l'histoire commence à devenir racontable à votre philosophe de gare, à votre collègue de travail,
lorsque vous mettez un premier pas sur le trottoir.
"Oui, cher José luis j'avais rendez vous figure toi, à la caisse du Tarn.
Et j'étais légerement en avance
De 15 minutes environs... evidemment... l'agence était fermée.
qu'est ce Jose Luis que quinze minutes?
Nous avons tout le temps de flaner, de se laisser aller.
De s'asseoir sur un banc.
Sur un banc public, comme les amoureux qui se bécotent sur le banc public..
Mais il y aussi aujourd'hui, les sans dents et sans domiciles fixes, cher Jose luis,
qui viennent vous faire part eux aussi de leur vie.

L'agence ouvre sa grille.
Déjà huit personnes qui se précipitent.
Mais je vois dans la file deux personnes qui se dirigent naturellement vers des fauteuils.
Je me dis, je pense que oui, ils ont rendez vous aussi.
Mais comme une débile, tous ces petits non évènements m'ont rendu fautive, je précise " j'ai rendez vous..." pas la peine de finir ma phrase, je suis cuite:
Un type le portable sur la feuille me saute à la gueule." Vous pouvez pas faire la queue comme tout le monde."
Quelle idée de préciser! j'aurais du faire comme les deux écureuils,
Prendre un air de president directeur
Et m'asseoir sur un fauteuil, je suis trop bonne. Trop conne.

je reussis à m'assoir et ma conseillère en gadget, arrive avec 7 minutes de retard.
Et ce n'est pas tout à fait le sujet de lui dire qu'elle dépasse un tantinet le délai. Ca ferait un peu bébète..."
Mon collègue de travail me regarde avec sa tête de robinet.
il m'énerve!

la conseillère m'annonce que je n'avais rien compris concernant le compte titre.
Je n'ai toujours rien compris.
Aujourd'hui je cloture le compte titre.
Une initiative nihiliste.

Et je vais au boulot, en métro.
La méche rebelle de ce matin non seulement, elle subsiste, en plus, elle s'aplatit
Je trouve que je ressemble à Bécassine, dans la vitrine.
Ce qui ne me remonte pas le moral en cet irrascible vendredi.
A qui pourrais je le dire? Surement pas à José luis.
Je n'ose pas lui dire pour Bécassine.
Et pourtant le doute subsiste.
Même à un psy oserais je le dire ?

Et mon collègue prend son air de psychologue, de la region Languedoc, mais...snob.
"Mais es tu sure que ton cafard ne cache pas un autre fondamental, je veux dire est ce que ca va le bilan de ta vie, tes rêves, tes désirs"?
je suis au bord de la paralysie, faute de ne pouvoir lui dire:
Dromadaire, intellectuel d'avant guerre. T'es dangereux mec!
J'ai juste le cafard,une mauvaise humeur, une coupe qui me fout un doute et toi tu fais de la psychanalyse de gare.

Je n'ose plus parler aux gens fades.
Avec le recul j'avais juste besoin de tendresse depuis ce matin blème.

Les pamphlets dont vous ne savez que faire,
Interprètes en tous sujets,
Vous mettez des enfants dans la détresse.
Et vous laissez les adultes dans la guerre.
Je plaisante à peine.

la tendresse est une délicatesse, tout le monde ne sait pas être terrestre.

Pourtant tant de gens terre à terre...