vendredi 18 février 2022

Este







Vivre dans l'imaginaire, je ne sais plus le faire. Je sublime l'ordinaire, la vie quotidienne. 
La terre, c'est le réel. Le spirituel 
La nature est l'ultime artiste. Elle peint des tableaux sombres, tragiques. 
Elle est profondément logique. 
Les limites sont fragiles. Les briser est un crime, Les franchir est magnifique.
Nous sommes à un carrefour des mondes, des visions.
.
Les choses se font la plupart du temps de façon naturelle. 
Ne vous déplaise.

Eponyme



Nuit partie sans m'appartenir, aube grise, aux echoppes de Chine.
Je veux rejoindre l'île unique, la poésie.

J'ai aimé Paris, ses soirs transis.
Ses bistrots ou je jouais, les textes que je disais, les mots qui volaient.
Je laisse une place pour l'accent de Fréhel, et même,  pour la Tour Eiffel.

Mais je m'en vais. 
J'aime le travail bien fait.

Curriculum vitæ.






Vivre en marge, ça réclame de la légèreté, du courage.
Je mène ma barque, 
je vis avec le risque, j'improvise.
Ça arrive de faire de ces  boulots répétitifs, qui prennent beaucoup d'énergie,
Ou l'on va vous lancer du mépris,
En prime.
Mais c'est ça aussi qui peut rendre indestructible.
C'est pas très français d'avoir plusieurs étiquettes.
On donne des noms de chouette au travail que vous faites. Vive le progrès.
Je dis okay mais je ne laisse pas faire.
Je ne suis qu' un arbre qui cache la forêt.

Une marionnette. 
Oui. Mais je le sais.

Chamade



Je me retrouve donc au Parc Montsouris avec les deux petits.
Oui, je fais du baby sitting aussi, et me voici en plein après midi, avec des tas de gens pas divertis et plutôt déconfits. 
Ni joyeux, ni tristes. Non avachis.

Ici j'ai vu les branches comme des reliques, dans le froid, le gris.
Le parc est magnanime, un ami.
Même trafic que dans une rue touristique, mais les enfants me guident, me dirigent.
Direction le point d'eau. Les poissons en cage.
Les tortues. 

Moi et les garçons on reste béats. Je m'accroche à ça.
Elle garde une distance. Elle nous regarde, et puis elle repart.
Nous aussi on la regarde, et on essaie un langage.
Elle nous dit bonjour, ça ne fait pas de doute.

Ici à cette heure ci personne ne se parle. Moi, la première je n'engage pas la conversation. 
Trop de monde. Trop de choses à prendre en compte.
Je suis en manque de parole et d'entrain. Je suis en manque de demain, d'espoir et de jeux clandestins.
La crise ne date pas d'aujourd'hui, Covid en fait partie.
Les lois des uns empêchent les autres d'avancer.
Nous sommes empêtrés, pas foutue d'approcher la vérité, agglutinés au même parolier. Estampillés.

Je suis là. A ne pas trop savoir pourquoi. 
A éprouver du dégoût. Je voudrais qu'on m'écoute.
Parce que nous sommes tous à avoir des doutes.
A sentir ce flou, cette entourloupe. 
Tous, on nous parque. On nous raconte des salades, selon notre milieu social. 
On nous parle d'égal à égal. On nous balade.

La sérénade, ça se déclame. Partout. Nulle part.
Elle est rare, c'est le principal.
il n'y a que des gens qui s'égarent, qui ne savent plus dire si ils ont mal.

C'est ce que je me disais, en faisant le guet devant l'étang vert, épais.
L'attitude de la tortue me rassure, m'offre une bulle.

Et je retourne à cette vie convenue. Je ne savais pas qu'elle était si dure, si confuse.

Tentative d'analyse

 


Premiers dévalisés: les supermarchés. Pris d'assaut par une horde d'empaffés agglutinés pour acheter du sucre, des pâtes et du papier toilette.
Parfait pour que Covid se rassasie, lui.
Je me salue, moi, et les personnes de proximité quotidiennement touchés par les empaffés.
Nous aurions des choses peut être pas jugées intéressantes, mais importantes, à dire.

Je vais essayer de pallier à mon manque de savoir, avec des images. De forcer un peu le regard.
Pour les pâtes, le sucre. Je dirais peut être qu'ils font des pâtes au sucre... Je ne suis pas sure.
Le sucre peut être pour donner un peu d'euphorie Parce que les pâtes, ça constipe.
Une tête de constipé pour un confiné, ce sont les premières complications. Ca peut entraîner des désagréments en temps normal mais qui risque de tourner au drame dans ce cadre.
Tout le monde n'est pas Ingmar Bergman et il ne s'agira pas d'avoir envie de filmer le détail adorable, le soupçon la faille sur un visage. 
Mais bien d'éviter les gueules de palefreniers, de trouver au plus vite les anti odeurs, les anti bruits, les anti multiples.
Oui, je sais, je n'ai aucune discipline scientifique.
Mes affirmations sont peut être à l'emporte pièce.
Cela n'empêche pas parfois d'aller à l'essentiel.

Non, ils n'ont pas pensé tel quel. Mon analyse n'est pas complète.
Le papier pour les fesses, que peut on dire en fait ?
Le mystère s'épaissit et je comprends les spécialistes qui s'épuisent, doivent trouver en urgence des réponses plausibles.
Même si elles s'avèrent comiques aussi...
La critique est facile. Je me laisse aussi aller à quelques sauteries.

Et puis d'abord, quelle épaisseur, le papier toilette?!
Avons nous des chiffres plus précis? 
Ca m'aiderais peut être dans mes recherches!
Si c'est l'épaisseur 5, je conclurais que c'est parce que ces gens se chient régulièrement dessus.
Et cela expliquerait aussi les pâtes en plus! 
Pas le sucre, zut...
Mais je crois que je tiens une piste à fortiori.

Vous aussi menez l'enquête.
Creusez vous la cervelle, merde!

Rixe




J'habite un grand appart aux portes de Paris. J'ai pris de la réserve.

Je suis quasiment dans les statistiques. Mais qu'est ce que je fabrique?
Mais voilà qu'arrive tout droit de Chine un sbire du changement Climatique. Le Covid.
Il nous confine, On nous oblige. On nous engage dans une télé réalité. Cachée.
Il y a bien les principes médiatiques d'aujourd'hui, mais ça commence à se réduire, à manquer de scénaristes.Il n'y a plus qu'à subir. Et essayer de faire le tri.

Il faut bien le dire. On était dans une léthargie. Une sorte de furie sans suite. 
Après nos controverses habituelles, nous devons affronter un vrai problème.

Ce qui va vraiment changer nos caractère. 
Enfin, j'espère.

Rouges, blanches

 


Je serais toujours dans la lumière, cette silhouette.
Évasive, belle dans l'indiscipline. Écorchée vive.
Je suis arrivée dans cette ville, enjouée et triste. 
J'ai eu plusieurs vie, j'ai été ma propre disciple. 

Je serais toujours sur cette passerelle.
Comme le premier poète, rencontré dans la poussière, dans les rues de Sienne, avant le gigantesque, avant la high tech. 
Je serais toujours cette âme en peine, cette jeunesse qu'on écartèle. 
La demoiselle. Lunaire et fraternelle.

Je ne crains plus le revers, la blessure et la faiblesse, la vie telle qu'elle est.
Je serais toujours étrange et coutumière.

Humaine. De chair. Gravant la pierre.