vendredi 30 décembre 2011

une place en première

j'ai rendez vous dans un bar bourgeois bohème comme je les aime.
Je suis en avance, j'attends.
Ce qui est pratique ici, dans cet endroit faussement bordélique, c'est que personne ne se renifle.
On pratique le cynisme.
Mais on est bien loin de l'esprit, de l'ironie.
Paris, c'est notre Venise. Cet air pas bien défini de réfléchir.
C'est notre assurance vie. Notre Narcissisme. notre Obélisque.

Dehors dans la rue c'est plutôt fasciste, juste aux portes de Paris.
Il n'y a pas une place assise mais j'attends deux copines.
Par la fenêtre j'observe.
Je vois deux mondes obscènes incapables de se faire la guerre.
Ces bouts de bois bohèmes et des types de la cité qui les guettent par derrière.
La réalité est que nous n'avons aucun projet. On ne défend que des petits intérêts.
Des restes.

Qui cherche la terre réelle?
Qui la respecte, l'observe?
Je ne veux pas la paix. Je veux la vie vraie.
Qui retourne en arrière: le mec qui voyage en première pour un projet humanitaire? Le mec qui voudrait une guerre dont il ne détiendra pas les rennes?
Personne ne peut rien faire pour la planète. C'est un problème. C'est un fait.

Mais qu'est ce que je fais dans ce bar bourgeois bohème?
Mais comme je vous disais, j'attendais que des places se libèrent...
J'ai bien peur de m'être trompée de bibliothèque.
Parfois il faut être simple, sensible pour envisager l'avenir. Aussi difficile soit il.